Vous vous demandez sûrement qui est M. Rouge ? Il s’agit en fait d’un chêne rouge, oui, mais surtout l’arbre à contes des enfants de mon groupe en service de garde. Au CPE, nous avons pris l’habitude d’aller fréquenter un petit boisé à côté d’où je travaille. Nous avons choisi un gros arbre, auquel on va prendre maintenant notre collation, lire une histoire et surtout, faire de gros câlins collectifs. Je peux vous dire que les enfants ont réellement créé un lien avec notre M. Rouge. Dès que nous allons dans le boisé, ils courent vers l’arbre, le touchent, lui donnent un câlin. C’est aussi devenu un point de ralliement, car si un enfant se perd, il sait qu’il peut revenir à l’arbre et qu’on va le retrouver à cet endroit. M. Rouge adore qu’on lui raconte des histoires, des poèmes ou qu’on lui parle de tout ce qui nous passe par la tête. Il peut devenir un grand confident.
Il est vrai que de raconter une histoire ou d’animer une causerie en nature peut être exigeant, car il y a beaucoup plus de stimulations pour les enfants. On peut entendre des oiseaux, avoir des feuilles qui nous tombent sur la tête, des randonneurs qui croisent notre route, un écureuil passant proche du groupe, etc. Si vous êtes en milieu urbain, comme moi, il faudrait peut-être parler un peu plus fort pour surmonter le bruit d’un boulevard environnant. Il faut simplement accepter ces éléments spontanés qui surgissent et pourquoi ne pas en profiter pour les intégrer à notre animation. On peut aussi, tout simplement, arrêter ce qu’on fait et poser des questions aux enfants pour élargir la réflexion sur ce qu’on voit ou entend en groupe.
De plus, au lieu d’apporter un livre, on peut tout simplement inventer notre propre histoire, cela diminue grandement les risques de se sentir dépassé ou dérangé. Apporter un livre dans la nature n’est pas obligatoire. La nature elle-même peut devenir une source d’inspiration puisqu’elle nous offre énormément de possibilités. Lorsqu’on crée une histoire sans support visuel, on permet aux enfants de créer leurs propres images, on leur permet également d’imaginer.
Personnellement, j’ai trouvé que les enfants sont quand même assez attentifs aux histoires racontées à l’extérieur. Oui, certains préfèrent regarder ou écouter ce qui les entoure, mais, curieusement, ils ne dérangent pas ceux qui écoutent l’histoire. Nous y allons peu importe la saison, nous apportons une bâche si cela est nécessaire pour s’assoir ou s’abriter sous la pluie. Il en va de même pour les collations, nous allons manger nos fruits même s’il fait un peu froid. J’ai aussi trouvé que les moments passés à l’extérieur sont plus lents. Nous devenons beaucoup moins stressés par l’horaire de la journée. Par exemple, un matin, nous avons pris le temps de boire un chocolat chaud et d’y admirer ce qui nous entoure et d’y lire une petite histoire avant d’aller jouer. Être en nature, nous force à ralentir et à suivre un peu plus son propre rythme.
Vous voulez tenter l’expérience ? Au moment de choisir votre arbre ou votre emplacement, laissez-vous guider par ce qui vous interpelle. Prenez l’endroit qui parle aux enfants. Choisissez un lieu ensemble, les enfants entrent si facilement en contact avec la nature qu’ils pourront certainement trouver l’endroit qui leur convient.
Finalement, le but de tout ceci est de passer un moment de partage tous ensemble à l’extérieur. Ça devient rapidement un rituel que les enfants apprécient à chaque fois !
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